Même si le monde « d’après » ressemble étrangement au monde d’avant, on observe ici et là quelques changements dans les comportements. La mobilité urbaine est en train d’évoluer vers des solutions plus douces. Que ce soit au niveau professionnel ou individuel, l’usage des vélos cargos semble se développer.
Observation d’une tendance…
Je me dis que c’est toujours la même chose. On s’intéresse à un objet, et on commence à en voir de plus en plus, d’un coup.
C’est d’ailleurs souvent le cas avec les voitures. Quand on commence à être attentif à un certain modèle, soudainement, on se rend compte que ce modèle est au final assez commun.
Je me suis fait la même réflexion pour les vélos cargos, je m’y intéresse depuis quelque temps, mais l’effet n’est pas si flagrant. C’est seulement depuis peu que j’ai l’impression de voir leur nombre augmenter. Et je pense que ce n’est que le début…
Mais qu’est-ce qu’un vélo cargo ?
En quelques lignes, voici la définition de notre chère Wikipedia :
Le vélo cargo ou vélo de fret est un véhicule terrestre à deux ou trois roues dérivé de la bicyclette, destiné à transporter des charges plus importantes que sur un vélo classique.
Le vélo cargo est un vélo spécifiquement conçu pour le transport de fret volumineux ou des personnes, particulièrement des enfants.
On distingue traditionnellement les vélos biporteurs, à deux roues, des triporteurs à trois roues.
En résumé, en simplifiant, il y a 3 grandes familles, les trois roues capables de transporter une grosse caisse, les biporteurs sur lesquels la roue avant est loin devant permettant de transporter du matériel ou des enfants à l’avant et enfin le « long tail » ou vélo rallongé qui est en fait un vélo d’apparence classique, mais doté d’un long porte bagages renforcé permettant de transporter sur l’arrière les enfants ou le matériel.
3 options bien différentes et au final répondant chacune à des problématiques spécifiques et avec leurs avantages et inconvénients . Là n’est pas la question pour le moment, mais voici un article bien fait sur le sujet ici.
Effet de mode ou engouement réel ?
En prenant l’exemple de la France, nous avons noté en 2020 une hausse des ventes de 354% !! pour arriver à un total de 11.000 unités vendues . C’est pas mal, mais il semble que ce ne soit qu’un début. Selon des experts européens nous pourrions voir les ventes de vélo cargo exploser d’ici 2030 pour représenter 2 millions d’unités vendues en Europe (cyclingindustry.news). Là ça commence à parler !
Il y a de nombreuses bonnes raisons à cela, tout d’abord, nous connaissons tous l’urgence climatique à laquelle nous faisons face. Même s’il ne s’agit que d’une goutte d’eau, diminuer les émissions polluantes dans les villes est une goutte d’eau qui compte ! Lorsque l’union Européenne estime que les vélo cargo pourraient remplacer plus de 50% des voyages urbains mais que les grandes ville Européennes n’ont pas encore déployés cette solution, nous pouvons dire que le potentiel est bien là. Il n’y a plus qu’à le transformer en réalité.
Énormément d’éléments sont en faveur du développement de cette mobilité : c’est simple, comme un vélo 🙂 c’est pratique, on peut se garer où on veut. Pour les familles, c’est polyvalent, on embarque sans soucis 2 ou 3 enfants et les courses.
Financièrement on s’y retrouve, même si l’achat du vélo représente un budget conséquent qui peut aller de 3.000€ à plus de 6.000€, les dépenses en électricité sont dérisoires, l’entretien est anecdotique. Finalement, un vélo c’est environ 60€ par an contre 3.000€ pour une voiture. En somme, même sans considérer l’achat du véhicule, un vélo cargo est une solution économique.
Enfin, au niveau professionnel, la « vélogistique » commence à ouvrir de belles perspectives. Le flux de camionnettes de livraisons a bondit pendant cette période de COVID, et représente à lui seul 25% des émissions de CO2 en zone urbaine !!! Imaginez que les vélos prennent la place de ces camionnettes. Imaginez le calme et la sérénité du ballet de ces nouveaux engins des villes. D’aucuns me diront que remplacer la camionnette par un vélo ne changera pas le comportement de certains conducteurs. J’accepte la remarque, je pense simplement que ce n’est pas une raison suffisante pour continuer à détruire nos espaces. Les municipalités ont du travail pour faire cohabiter les différents modes de transport et pour assurer la sécurité des cyclistes et des piétons !
Et le made in France dans tout ça ?
Au-delà de l’usage, je vois également des opportunités grandissantes en terme d’emplois et de développement d’activité. La France s’est fortement désindustrialisée au cours des 30 dernières années. Bonnes ou mauvaises en furent les raisons, c’est la situation actuelle. (quelques réflexions personnelles sur le sujet ici…). Alors, faut-il se contenter de cet état ou voir cela comme une chance de rebond ?
A l’instar du potentiel du vélo cargo sur les années à venir, je suis convaincu que la France peut tirer son épingle du jeu dans la production de vélos. Le vélo cargo est technique, doit être maniable, simple à utiliser et très résistant. Pourquoi se contenter d’importer des vélos alors que nous disposons des compétences en France ? Soudeurs, peintres, assembleurs, tous ces métiers sont là, les volumes faibles (pour l’instant) permettraient de mettre en place les organisations pour monter en puissance. Pas besoin d’aller chercher des volumes stratosphériques, pas besoin du monopôle d’une marque, il faut de l’originalité, de la qualité, l’écoute du client. Dans une dynamique de répondre à un besoin réel, de petites marques ont la place de se développer, de créer des emplois qui ont du sens. C’est certainement très ambitieux, le temps le dira, mais je suis persuadé que nous pouvons prendre ce tournant. Je suis persuadé que nous pouvons transformer ce potentiel en une réalité.
On me qualifiera d’utopiste, de doux rêveur, mais il faut bien commencer par quelque chose. Donc j’y vais.
Vous l’aurez deviné, mon projet commence à se dessiner, à s’affiner. Il aura fallu passer par le vélo en bambou, le vélo de balade, de belles rencontres avec Juliette de Studiosaure et Quentin de l’Atelier des vélos pour concrétiser ce premier prototype du cadre de Long Tail que vous retrouvez par là et par ici.
Et vous, seriez-vous prêts à remplacer une voiture par un vélo ?
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