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Le vélo dans le monde

vélos en ville

Si le vélo et sa pratique commencent à se développer de plus en plus en France, faisons un tour d’horizon des autres villes et pays dans le monde qui sont également passées par ce étapes de transition. Y-a-t-il une recette pour l’adoption du vélo ?

Sans vouloir reprendre tous les thèmes et les « tops 10 » déjà vus et revus, je vais tenter d’extraire les grandes lignes du développement de la culture vélo et de la mobilité douce dans quelques pays et villes du globe. C’est un article à visée informative, une base de réflexion et de discussion.

Les Pays-Bas font toujours figure de référence dans la culture vélo.

Je ne pourrais guère écrire sur le vélo sans aborder les Pays Bas, qui représentent pour beaucoup, le pays du vélo par excellence ! Avec plus de 1 vélo par habitant, on peut dire que le vélo fait partie de la famille (https://bicycledutch.files.wordpress.com/2018/01/bicycles-per-resident.jpg). Cela doit laisser rêveurs les vendeurs et fabricants de vélos des pays moins équipés. Cependant, tout cela ne s’est pas fait en un jour.

La Hollande, comme de nombreux pays, a connu les « années automobiles ». Après la deuxième guerre et ce, jusqu’à la fin des années 60, le nombre de voitures en circulation n’a cessé d’augmenter, les accidents mortels en proportion (en 1971, plus de 3.000 personnes furent tuées par des automobiles, 450 étaient des enfants). Une grogne populaire s’est faite entendre sous la forme d’un mouvement appelé « Stop de Kindermoord » (stop au meurtre des enfants). A cela s’est ajoutée le choc pétrolier de 1973.

Ces éléments combinés ont poussé le gouvernement à revoir la planification urbaine et la place de l’automobile dans le développement des agglomérations. (https://www.dutchreach.org/car-child-murder-protests-safer-nl-roads/)

L’anecdote est intéressante, fortement résumée, j’en conviens, car il y a énormément d’autres éléments qui entrent en compte dans l’établissement du modèle Hollandais. Cependant, il ressort de cet exemple qu’une indignation citoyenne mêlée à des complications économiques furent nécessaires au changement. Par la suite, la culture a évolué et s’est renforcée pendant des années. Aujourd’hui, les hollandais ne sont pas des cyclistes, « ce sont justes des Hollandais » disent-ils (https://www.bbc.com/news/magazine-23587916). C’est dire si le vélo est intimement lié à leur style de vie.

Le vélo en Colombie, sur la même lancée que l’Europe.

A Bogota, Colombie, hyper congestionnée, furent créées en 1974 les « Ciclovias ». Chaque dimanche et jour férié, de 7h à 14h, vous pouvez sortir votre vélo, trottinette, skate board, patins à roulettes… et profiter de plus de 120km de voies complètement vidées de circulation automobile. Pendant 7h, c’est la liberté, l’air frais, le plaisir du corps et de l’esprit. Non sans détracteurs, cette pratique a tenu bon, et c’est aujourd’hui la meilleure balade du dimanche à faire si vous êtes de passage dans la capitale colombienne. (https://copenhagenizeindex.eu/cities/bogota). Mais au-delà de cet évènement, les objectifs de la municipalité sont ambitieux, avec déjà 540km de pistes cyclables, 200km supplémentaires étaient planifiés d’ici fin 2020.

Dans la même veine, la part de l’utilisation des vélos dans les déplacements quotidiens devrait atteindre 10%.

Dans ce cas, on parle de convictions, d’engagement politique et de mise en place d’un rituel. Un évènement qui devient partie intégrale de la culture d’un pays ou d’une ville.

Le vélo progresse en Europe, et en France !

D’après le Copenhagenize Index (https://copenhagenizeindex.eu), qui réalise un classement des villes les plus ouvertes au vélo, avec une vision globale et factuelle, la première place revient, étrangement, à Copenhague… Mais en regardant dans le détail, les chiffres parlent d’eux-mêmes. La ville a investi plus de 40€ par habitant dans les infrastructures, construit en 10 ans plus de 12 ponts dédiés aux cycles et enfin, 62% de la population va au travail ou à l’école à vélo. La compétition avec Amsterdam est rude et de récentes décisions politiques viennent ralentir et mettre en danger la place du vélo dans la ville Danoise.

Ce troisième exemple nous montre qu’il faut non seulement de l’argent mais également une continuité dans l’état d’esprit des dirigeants et des citoyens. Rien n’est acquis, et il faut constamment se battre. C’est ça changer le monde…

Je vous invite à consulter ce rapport qui place Strasbourg en 5ème position ! (https://copenhagenizeindex.eu/cities/stasbourg)

La recette de la culture vélo ?

Je pourrais encore donner d’autres exemples, mais je pense avoir suffisamment de matière pour conclure.

Pour résumer, une culture vélo se met en place sur des générations, à grands renforts de volonté citoyenne, de force politique, d’investissements, de coups d’éclats, de réflexions et d’erreurs aussi. Rien de bien neuf au final. Et, j’en conviens, ce n’est pas simple.

Nous y parviendrons en saisissant les occasions et les moments opportuns pour mettre en avant des solutions alternatives, en développant l’ouverture d’esprit et l’intérêt pour le vélo.

En France, nous voyons la situation évoluer, le plan vélo de l’état nous donne de l’espoir et le COVID a aussi contribué à cette évolution. C’est une opportunité malheureuse, mais une opportunité tout de même. Je pense que nous pouvons faire rentrer la pratique du vélo dans les mœurs, nous pouvons la rendre évidente, normale. Que ce soit pour les déplacements quotidiens ou simplement pour les balades en famille, ce n’est pas une croisade contre les voitures, mais un changement de paradigme à opérer, chacun à son niveau, peut changer le monde.

N’hésitez pas à réagir !

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1 Comment

  1. Nos petits efforts individuels seront insuffisants si la volonté publique se contente de faire « des effets de manche ».
    C’est pourtant possible. Tes exemples le montre.
    Restons optimistes !

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